Choisir de mourir et renaître.

C’est en traversant mon  désert intérieur et en plongeant dans ma grotte que j’ai contacté mes zones d’ombre, ma souffrance, mes peurs, mes blessures et tout ce que j’avais bien enfoui et que je ne voulais surtout plus voir ni contacter. C’était trop souffrant, trop douloureux et j’estimais que j’en avais déjà assez…

Sauf que la vie nous apporte parfois des évènements incontrôlables, imprévisibles et tellement douloureux qu’ils nous percutent violemment et créent un éclatement physique, émotionnel et mental.
Et là, tout s’écroule. Puis vient la descente, certains l’appelle descente aux enfers, moi je l’appelle la descente dans ma grotte, dans cet espace sombre où nous devons mettre de la lumière, éclairer ce qui a besoin d’être mis en lumière.

Dans ces moments-là nous sommes seuls. Cette transformation, cette alchimie, nous devons la vivre seuls, personne ne peut la vivre à notre place.

Bien sûr que notre entourage est présent, mais il est démuni et ne comprend  pas. En fait, il n’y a rien à comprendre, juste à accueillir ce qui est.

Bien sûr qu’il y a les médecins, les thérapeutes et un tas de remèdes.

Bien sûr il y a la psychothérapie.

Mais au fond de nous, il y a une grande solitude, une détresse profonde qui parait insurmontable. Et pourtant…

Quand nous acceptons de nous abandonner pleinement, la lumière arrive et vient éclairer notre grotte, et petit-à-petit toute cette noirceur se transforme et notre grotte s’illumine, l’alchimie fait son œuvre et cela va bien au-delà des mots, au-delà des compréhensions. Nous sommes dans le ressenti profond et nous savons que quelque chose a véritablement changé.

Ce sont ces moments-là qui m’ont permis de grandir, de faire un pas de plus et de poser un autre regard sur moi et sur les autres. Ce sont ces moments-là qui m’ont permis de toucher à l’essentiel, à l’essence de qui je suis, de ce que je veux et du sens que je veux donner à ma vie.

Je reconnais que ce chemin n’est pas facile lorsque, à un certain moment, nous sommes placés face à un choix de vie ou de mort symbolique.

Nous devons mourir à l’ancien pour renaître au nouveau.
L’ancien, nous le connaissons et nous nous y accrochons, nous avons de la difficulté à le laisser aller.
Le nouveau c’est l’inconnu et il fait peur.

J’étais arrivée au seuil de cette porte un an après le décès de mon fils, j’étais remplie de désespoir et je n’avais plus aucun goût pour la vie, je ne trouvais plus le chemin qui pouvait donner du sens à ma vie.
Et j’avais développée une fibromialgie.

Et une nuit de grande détresse, j’implorais le créateur, je demandais de l’aide dans un état d’abandon total où je lui disais intérieurement « si c’est le moment pour moi de partir, je suis prête ».
Et soudain, j’entends une voix qui vient des profondeurs me dire
«  souviens-toi quand tu as choisi de t’incarner, souviens-toi de ton choix ! Maintenant quel est ton choix ? Est-ce que tu choisis de vivre ou de mourir ? Il n’y a pas de faute, c’est uniquement une question de choix, il n’y a pas de culpabilité, pas de victime, uniquement la liberté de choisir».

Dans cette fraction de seconde j’ai tout vu, tout compris au-delà de l’intellect, j’ai même senti la présence de mon fils qui m’a dit, « maman, je n’ai pas choisi de partir pour que tu viennes me rejoindre, ta place est sur terre avec ma sœur, et tu sais bien que nous sommes unis par les liens du cœur, je suis tout près de toi ».

J’ai eu comme un électrochoc. Je crois qu’en une fraction de seconde tout a basculé, mon choix était fait et une grande vague d’amour et de paix m’enveloppait.

Je me sentais toute petite et pleine d’humilité, et à la fois grande avec le sens de la responsabilité de ma Vie.

J’ai donc choisi de vivre, d’accepter la Vie et de la laisser couler dans mes veines.

A présent, je vis le présent pleinement et simplement sur un passé clarifié et en paix pour construire mon avenir à chaque instant.

Je cultive ma nouvelle Terre en semant des graines de joie, d’amour, de paix, d’espoir, de respect, de confiance, de liberté, de partage, de tendresse, de créativité et de gratitude !

Je rends Grâce à la Vie.